Archive for décembre 2013

Mes préférences à moi

16 décembre 2013

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Que reste-t-il essentiellement de 2013 en chanson francophone?

Oui, je sais, ce sont mes préférences à moi. Assumons la subjectivité. On a fait l’impasse sur certaines parutions qui sont toujours trop abondantes pour une seule vie de toute façon. Beaucoup sont passées par nos oreilles, celles-ci restent plus chèrement en nous. Merci aux artistes de continuer à fabriquer des chansons en français et dans un habillage musical singulier, même dans le dépouillement, ce qui nous change de la bouillie sonore à la mode des dernières années.

Albums, maxis ou minis:

1) Léonard Lasry, Me porter chance

2) Sylvie Paquette, Jour de chance

3) Albin de la Simone, Un homme

4) Étienne Daho, Les chansons de l’innocence retrouvée

5) Les soeurs Boulay, Le poids des confettis

6) De Calm, Amour Athlétic Club

7) Vincent Delerm, Les amants parallèles

8) Gilbert Laffaille, Le jour et la nuit

9) Pierre Lapointe, Les Callas

10) Amélie-les-crayons, Jusqu’à la mer

Chansons de l’année:

1) Les soeurs Boulay, Mappemonde (paroles et musique de Stéphanie Boulay)

2) Gilbert Laffaille, Si tu n’es plus là (paroles et musique de Gilbert Laffaille)

3) Bernard Lavilliers, Villa Noailles (paroles et musique de Bernard Lavilliers)

Rééditions ou coffrets:

Artistes variés, Autour de Jack Treese

Le plus surestimé:

David Marin, Le choix de l’embarras

Phrase la plus drôle:

À propos du chanteur Louis-Jean Cormier qui a remporté plusieurs trophées aux divers galas de l’ADISQ 2013 : «Si Louis-Jean Cormier avait gagné un prix de plus, il ne lui serait resté que le gars qui a inséré le livret dans la pochette de son disque à remercier.» (Mathieu Charlebois, http://www.lactualite.com/culture/le-gala-de-ladisq-en-17-points-et-un-peu-de-mauvaise-foi/)

Je suis en retard mais c’est magnifique:

Les premiers 33 tours d’Isabelle Mayereau

Les derniers cd d’Anne Vanderlove

La cdgraphie de Pierre Delorme

Jean-Daniel Botta, Ammi-majus : Grand goûter

Aurélien Merle, Vert indolent

Aram Sédèfian, Instants volés – ballades

Barbara Deschamps, J’ai un pays à visiter

Coup franc

12 décembre 2013

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Pour son deuxième album, le duo français De Calm tire un coup franc dans la zone des buts, celle des émotions. Après être entré timidement sur le terrain avec un premier essai lent, chuchoté, avec une thématique consacrée au cinéma d’auteur, on accélère le jeu et on plonge dans les références footballistiques pour bricoler des chansons d’amour.

Pour preuve, le titre du très bon album qui vient d’être mis en jeu: «Amour Athlétic Club»… On dit que le parolier-chanteur Guillaume Carayol a tâté du ballon dans sa jeunesse, troqué désormais pour la plume. Avec Mickaël Serrano aux compositions et aux divers guitares-claviers-chœurs, ils forment une équipe inventive.

Cette fois, on s’adresse au cœur plutôt qu’à la tête. On fonce plus franco dans la chanson simple, parfois rock, fleur d’épiderme, sueurs devant. La signature est originale, même si elle fait parfois songer à un heureux métissage entre l’immense Daho (à qui il emprunte le batteur et le bassiste) et le percutant Miossec. Style plus brut, mais non dénué d’élégance.

Dès les premières minutes d’échauffement, on adhère sans fard aux nouveaux morceaux de De Calm. La voix sensuelle de l’interprète, les guitares rythmées de Mickaël et leurs musiciens ou choristes qui les épaulent ici avec brio, et un Bertrand Betsch qui donne des cordes vocales sur un titre. Carayol a justement réalisé un clip pour son collègue.

Le seul carton jaune de ce disque sera la participation vocale d’un enfant. Ça se veut probablement mignon, mais c’est juste casse-pieds. Heureusement qu’on a des crampons pour se protéger. Laissez les grands jouer aux chanteurs.

Ceci dit, nous avons avec cet album un sérieux candidat à la ligue des champions 2013.

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