
Voici donc le résultat de l’entrevue effectuée par courrier électronique avec Alexandre Varlet.
-Pourquoi avoir sorti votre dernier album, Soleil noir, uniquement en vinyle?
Quitte à vendre peu de disques, quitte à être libre, autant choisir son format de prédilection, autant me démarquer encore plus puisque je n’ai rien à perdre, et me faire plaisir.
-Comment se portent les ventes?
Le disque est sorti en édition ultra limitée à 520 ex, ce qui est un gros chiffre, les chanteurs français à la mode ne vendent pas autant de vinyles loin de là, nous ( avec le label Shayo ) on s’estime heureux, les ventes se font sûrement à un rythme peinard, et le disque est voué à devenir un collector : )
-Est-ce que vous envisagez de vendre sur Internet l’album complet en mp3? Plusieurs artistes ont adopté cette solution pour contrer les problèmes de maisons de disques et de distributions. On en trouve sur le magasin iTunes comme sur d’autres plateformes…
Une sortie cd est prévue pour novembre, parce que beaucoup de fidèles me le demandent. Le mp3 oui mais bientôt sur mon site uniquement, je ne veux plus à moins d’une révolution donner ma musique à des plateformes qui gagneront plus d’argent que moi.
-Sur Soleil noir, on trouve plusieurs morceaux instrumentaux, pour quelles raisons? Avez-vous du mal à écrire ou est-ce un choix artistique?
C’est un vrai choix artistique, j’écoute beaucoup beaucoup de musique instrumentale (Harold Budd, Stars of the lid, Eno … ) et j’ai toujours souhaité faire des disques ainsi, mais une major ne défendra jamais un chanteur français dont la moitié du disque est instru.
Maintenant je suis libre et on ne me les casse plus.
-Que faisait-on pour vous importuner ainsi?
Les choses quand j’écris sortent naturellement, je ne pense pas à l’auditeur ni à la radio, je pense à mon plaisir palliatif, qu’on ne me parle pas de tendance ni de format.
-Composez-vous un instrumental dans le même état d’esprit qu’une chanson?
Absolument, parfois des musiques naissent et aucun mot ne s’impose.
-Comment décririez-vous l’évolution de votre style sur vos quatre albums?
J’ai le sentiment de cultiver une intimité de plus en plus forte, et c’est probablement ce que je fais de mieux à mon goût, du moins ce que je souhaite faire.
-Au Québec, des artistes sont souvent obligés d’avoir un second métier pour arriver à vivre: serveur, ébéniste, commis de club vidéo, etc. J’imagine que la situation est la même en France. Qu’est-ce que ça vous inspire? Que faites-vous à part de la musique?
J’ai exercé plusieurs activités parallèles oui.
Cela ne m’inspire rien de négatif, j’ai bien vécu sur mes deux premiers disques, j’ai eu cette chance là, mais on me parlait de trucs dont je n’avais rien à foutre.
-Comme quoi par exemple?
On découvre un vocabulaire nouveau issu du marketing, on fait croire à l’artiste qu’être en tête de gondole fait partie d’un tout artistique, on nous parle d’artistes qui marchent et de médias qui ne nous ont jamais évoqué grand chose, ni l’envie ni la curiosité.
On se retrouve à travailler dans l’angoisse de savoir si oui ou non notre contrat va être renouvelé.
Comment garder son coeur intact quand on est une petite chose?
-Faites-vous encore des spectacles?
Oui, de façon alternative, chez des particuliers, dans des clubs, quand on m’appelle.
-La suite pour Alexandre Varlet chanteur, c’est quoi?
J’ai un cinquième disque écrit, faut l’enregistrer maintenant.
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