Dans le milieu du journalisme et des artistes, comme partout ailleurs j’imagine, il existe des guerres de clochers, des vieilles rancunes qui persistent, beaucoup de mauvaise foi et des bouderies.
Tel webzine branché va ignorer telle autre revue tout aussi branchouille, chacun va élaborer des stratégies, tout ça parce qu’ils sont en compétition permanente. En fait, ils se sentent en compétition. Dans la réalité, les lecteurs se fichent bien de ces querelles, des magouilles, et veulent juste s’informer le mieux possible.
Il y a également des artistes qui en veulent à mort à la critique, jusqu’à ce que celle-ci dise du bien d’eux, alors là, la critique est élogieuse, elle est grande, elle est généreuse. Sinon, la critique est mesquine.
En décembre dernier, au moment de mon palmarès de fin d’année, j’avais écrit un billet dans lequel j’exprimais ma déception envers Martin Léon. Moi qui avais adoré le précédent, qui considère que «Moon grill» est un des meilleurs albums québécois des 10 dernières années. Eh bien, me suis-je mal exprimé?, on dirait que oui. Peut-être a-t-on compris que je dénigrais l’ensemble de l’oeuvre martinléoniene? Car sa maison de disques me boude, désormais. Elle ne répond plus aux courriels. Si ce n’est pas un comportement enfantin, on peut se demander ce que c’est. On n’accepte pas la critique. De la part d’une étiquette importante comme La Tribu, on peut être perplexe devant une telle attitude.
Il y a pas mal de journalistes ou de médias qui, à ma place, se mettraient à boycotter tous les artistes de La Tribu.
Or, il ne saurait en être question. Car qui y perdrait? Le lecteur. Et c’est toujours à lui qu’il faut penser quand on travaille dans l’information. Pas le gérant, pas même l’artiste: celui qui aime la culture, souhaite qu’on l’informe honnêtement, sans guerre de clans. Va-t-on se priver de Léo Ferré sous prétexte qu’il est produit par Universal et que celle-ci prouve régulièrement qu’elle se fout complètement du mélomane et lui préfère l’acheteur?
Sur ce blogue, je n’alimenterai pas les chicanes de clochers, la médisance et la mauvaise foi. Les enfantillages règnent partout, les magouilles, itou. On planifie ses coups, on patauge dans l’opportunisme. Pas ici. Seule m’importe la qualité de l’oeuvre.
Et c’est pourquoi il faudra bien oublier, même si c’est difficile, les vieilles disputes pour écouter les disques au présent, sans parti pris.