Petite discussion sur ce blogue, à la suite d’un vieux billet (qu’on peut consulter ici), dans lequel j’écrivais entre autres:
«La chanson est un art qui mise beaucoup sur les sentiments, les souvenirs, ça explique d’autres bizarreries comme ce triomphe fait à C’était bien – le petit bal perdu, une bluette sympathique mais qui ne mérite pas du tout sa 19e place !»
Ça a fait grincer des dents un lecteur qui vient de me répliquer:
«Pas d’accord avec votre appréciation de la chanson de Gaby Verlor (« c’était bien, un petit bal perdu »). La chanson, c’est un heureux mariage entre des paroles et de la musique. Une chanson réussie, ce n’est pas forcément un texte qui vole à des hauteurs stratosphériques, ce n’est pas forcément un texte poétique (qui se suffit à lui même, ce n’est pas pour rien que Victor Hugo a défendu que l’on jette de la musique aux pieds de ses vers), mais c’est un quelque chose qui laisse des traces, qui fait appel à des sentiments comme la tendresse ou la nostalgie, comme c’est le cas de « c’était bien ».» (Gilbert Duroux)
Voilà qui est intéressant, et comme j’aime les échanges avec vous, j’ai répondu ceci:
«Personne, pas même les spécialistes de Victor Hugo ou les historiens de la chanson, n’a pu (re)trouver l’endroit où il aurait dit ou écrit une pareille chose… Alors, il faudrait peut-être une fois pour toutes cesser de répéter cette scie. Hugo a écrit plusieurs textes ou recueil(s) avec le mot chanson dedans, c’est donc que cet art ne devait pas lui déplaire – loin de là…
J’ai dû l’écrire plusieurs fois, mais je crois que la chanson est l’heureux mélange entre des paroles, une mélodie, un interprète et des arrangements. Rien ne prime, mais un ou l’autre de ces éléments peut gâcher l’ensemble. Je parle bien sûr d’une chanson enregistrée et qui devient la référence, avant qu’on la réinterprète, ce qui est possible aussi, parfois avec bonheur.
Par ailleurs, il est clair que la subjectivité, les souvenirs, affectent le jugement de l’auditeur, surtout avec des chansons qu’il aime probablement depuis l’enfance… Comprend qui peut ou comprend qui veut!»
Alors? S’il y a un lecteur parmi vous encore plus calé en Victor Hugo que les spécialistes et historiens des précédentes décennies, qu’il se lève, mais sinon prière de laisser le père Hugo roupiller en paix.
Amen.