Posts Tagged ‘Salomé Leclerc’

Traversées (6)

16 janvier 2019

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Il faut bien l’avouer: parmi les chanteurs vivants, Jofroi est notre Belge préféré, bien qu’il habite en France depuis belle lurette. Préféré? Enfin, presque: il y a Julos Beaucarne qui le côtoie dans notre coeur d’amoureux de la chanson poétique et artisanale. Ça tombe bien. Sur son nouvel album original, Jofroi reprend un classique beaucarnien, Le petit royaume.

Voici un disque qui commence majestueusement avec  Habiter la terre. Les émouvants arrangements de Line Adam, la souplesse de la plume du chanteur. Une splendeur. Cette chanson sera un nouveau point de repère dans son oeuvre.

Au gré du violon, du piano, des guitares ou de l’accordéon, Jofroi nous offre un voyage humaniste, préoccupé socialement et écologiquement. Mentionnons la richesse également du livret, avec photos, paroles et textes de présentation.

Cet opus nous aidera à patienter en attendant les deux dernières et indispensables rééditions promises pour ses microsillons de 1978 et 1979.

En fermant les yeux, on peut écouter Habiter la terre ici.


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Du côté d’Aram, pas de réédition prévue alors il nous offre un nouvel album qui mélange de vieilles chansons réenregistrées pour l’occasion et des inédites. Mais soyons francs: depuis qu’il a repris son nom complet, Aram Sédèfian côtoie les cimes. Tout: la voix, les arrangements, l’écriture, le chant. Depuis 1997, on est émerveillé par ses chansons, encore plus qu’à ses débuts. Autant son premier 33-tours paru chez Saravah en 1976 mériterait d’être réédité tel quel, autant ses réenregistrements ne déméritent pas. Et ça, c’est rare.

À l’automne, il a fait paraître «Des jours et des heures», sous une jolie pochette cartonnée bleue. Bleue comme une mer chaude, pour envelopper des chansons aux parfums orientaux, gourmands. Aram a même le bon goût de mettre en musique et chanter le fameux poème de Gérard de Nerval, Fantaisie… «Il est un air pour qui je donnerais/Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber/Un air très vieux, languissant et funèbre/qui pour moi seul a des charmes secrets»…

Un extrait du nouveau cd ici

 


On change complètement d’univers avec le troisième album de l’auteure-compositrice-interprète Salomé Leclerc, probablement la meilleure production québécoise en 2018 avec Monsieur Mono.

Succinct, «Les choses extérieures» regorge de sensualité pop de bout en bout. L’alliance entre la voix frémissante et les guitares électriques rappelle parfois Françoise Hardy (période «Le danger») ou la jouissive actrice-chanteuse Jeanne Balibar.

Exceptionnellement, regardons un clip pour apprécier le travail de la chanteuse, dans sa simplicité, sa douceur, son rayonnement… Et ne négligeons pas d’admirer cette pochette parfaite, candide et charnelle.

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Le meilleur de 2011

10 décembre 2011

Daphné

Depuis quelques années, il s’agit de ne rien oublier des coups de cœur musicaux. Alors, tout noter, au fur à mesure. Revisiter à l’occasion les mêmes albums, pour savoir si notre avis tient toujours la route, l’usure. La plupart du temps, ça tient encore, sauf pour le dernier opus de Martin Léon qui, passé l’enthousiasme de la découverte, ne laisse pas un grand souvenir malgré toute notre bonne volonté.

Une année 2011 en chanson assez décevante, avec beaucoup de ratés pour de grands artistes (Daniel Darc, Dick Rivers, etc.).

Meilleurs disques

1) Philippe B, Variations fantômes

Chanson métissée. Il fait l’unanimité chez les journalistes, toutes allégeances confondues, mais ne gagne rien au minable gala de l’ADISQ ni au plus indépendant GAMIQ? Qu’importe. Philippe B est un des plus grands artistes québécois actuels et Variations fantômes est immense, d’une richesse réjouissante. Seul hic, une pochette assez quelconque.

2) Daphné, Bleu Venise

Chanson élégante pour piano fragile. Après deux disques assez maniérés et agaçants, on n’attendait rien du troisième Daphné. Et pourtant, quelle claque! Comme une Benjamin Biolay première époque, elle signe des chansons délicates, somptueuses.

3) Richard Séguin, Appalaches

Chansons pour durer toujours, si on veut rendre hommage au titre d’un morceau signé par la récemment décédée Louky Bersianik que chantait Richard Séguin. Voilà un artiste qui ne cesse de grandir avec le temps, avec une maîtrise sidérante de l’art de fabriquer des chansons artisanales. Cet homme, avec plus de quatre décennies au compteur artistique, est un trésor national.

4) Wladimir Anselme, Les heures courtes

Pop de haute volée. Encore un qu’on n’attendait pas, plus de dix ans après un premier album éparpillé. Avec Les heures courtes, Anselme nage dans le romantisme, le foisonnant.

5) Pierre Lapointe, Seul au piano – en concert

Chansons noires pour temps gris. Du piano, rien que du piano. Une voix. Des morceaux crève-cœur. Le deuxième meilleur album de Pierre Lapointe, après La forêt des mal-aimés.

Ça tourne régulièrement

Alex Beaupain, Les bien-aimés

Certes, il y a trois ou quatre chansons, voire cinq, à jeter sur cette trame sonore. Mais on est comme aimanté par elle, le CD revient se lover dans le lecteur fréquemment. Et dire qu’on n’a pas encore vu le film qui vient avec. La sortie DVD est prévue en France pour janvier 2012. Sur les écrans québécois, on ne saurait dire.

Révélation / espoir

Antoine Corriveau / Salomé Leclerc

Deux artistes québécois qui ont lancé un premier disque qui augure du meilleur pour la suite de leur carrière. L’un en indépendant, l’autre soutenue par la grosse machine d’Audiogram.

Révélations un peu trop tard

De Calm, Le film définitif…

Bande originale chantée d’un film imaginaire. Quelques semaines après la sortie de son premier disque, le chanteur de De Calm m’écrit un courriel. Machinalement, je vais écouter des extraits sur Internet. Une chanson hyper accrocheuse attire mon attention : L’envie d’écouter Miossec. Dans la foulée, le désir de tout entendre, d’y revenir, d’aimer, parfois ébloui.

Philémon Chante, Les sessions cubaines

Pour une fois, vous pouvez vous fier aux branchouilles, aux snobs et aux plumitifs de la scène locale. Ils encensent cet album qui le mérite grandement. Sorti une première fois en indépendant en 2010, repris par Audiogram quelques mois plus tard, ce sont de superbes chansons mélancoliques fabriquées par un Québécois, d’une langueur nourrie par les musiciens cubains. À noter qu’on peut trouver en téléchargement payant un maxi de 6 titres titré «EP 2008» qui contient quelques-unes des chansons de l’album, enregistrées cette fois au Québec.

Les plus surévalués

Richard Desjardins, L’existoire

Brigitte Fontaine, L’un n’empêche pas l’autre

Daniel Darc, La taille de mon âme

La pire reprise

Juliette et François Morel, Parachutiste (album hommage à Maxime Le Forestier, La maison bleue)

Plus discrète et belle collaboration

Daniel Lavoie et Louis-Jean Cormier sur J’ai quitté mon île (album de réenregistrements J’écoute la radio de Lavoie)


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